séquence Les Oiseaux
Quand
on vit à SF, on comprend facilement qu'un scénario comme Les Oiseaux
(celui qui a été adapté par Hitchcock avec tournage ici et plus au nord
à Bodega Bay) ait pu être imaginé.
Les oiseaux sont multiples,
permanents dans chaque coin du ciel, sur la mer et dans les oreilles.
Mais surtout, et j'ai pourtant voyagé, j'ai rarement vu d'oiseaux
afficher autant d'assurance et de bravoure, de crânerie même. Mouettes
se laissant porter par les airs et vous passant presque à ras de la
tête, colibris jouant de leurs hélices devant vos fenêtres, bancs de
pélicans filant droit alors que vous les saluez. C'est bien
simple, lorsque vous arrivez en avion par le sud, Los Angeles par
exemple, comme j'ai pu le faire en rentrant du Mexique, et bien le
spectacle est tel qu'il vous semble à un moment, lorsque l'avion
survole de près les eaux de la baie, atterrir en cité occupée des
oiseaux venus accueillir, mais aussi défier, le grand cousin mécanique.
Oiseaux joyeux et radieux donc, effrontés aussi, décomplexés de
quelque infériorité qu'il nous plaît de leur allouer comme pour
mieux nous rassurer ; nous, pauvres bipèdes déplumés, chevillés à une
terre, qui de surcroît tremble, avec nos cerveaux et nos cœurs trop
lourds…
Mais bon, voilà que je me mets justement à perdre les
pédale alors que je cherchais à vous présenter un
tableau clair de mes impressions sur la situation.
Afin d'aller
droit au but et tenter de vous convaincre, on braque donc le focus sur la série d'images que vous voyez et qui
renvoie à la scène que je viens de vivre, sorte de remake en direct
d'une séquence du film d'Hitchcock.
Depuis qu'on est ici, il n'a
dû pleuvoir qu'à 3/4 reprises dont aujourd'hui, et j'avais déjà pu
remarquer qu'avant les premières gouttes, quand les nuages commencent à
s'enfoncer les uns dans les autres et que le ciel devient bas et
menaçant, les corbeaux en sortent et viennent se poser par régiments
entiers sur les maisons et arbres devant mon bureau. À croire que ces
corbeaux se nourrissent de restes de pizzas et hamburgers et qu'ils
font peut-être même de la gym, car en plus d'avoir le croassement
agressif, ils sont costauds!
Le problème de mon bureau dans
ces moments, est que la fenêtre donne sur une sorte de toit terrasse
et qu'aujourd'hui, les corbeaux ont tout à coup choisi de prendre
d'assaut celui-ci. Moi qui ne ferme que rarement la fenêtre, je l'ai vite
claquée, mais les horribles volatiles continuaient d'arriver par
rafales en poussant leurs cris abominables.
Certains ne se sont pas
gênés non plus pour venir coller un œil insistant au carreau. Si j'en
suis restée pétrifiée, heureusement la pluie a quant à elle
fini par tomber, dispersant et entraînant au loin la masse obscure qui
s'était formée.
La séquence s'est donc arrêtée là, mais les oiseaux
d'ébène viendront sans doute hanter mes nuits pour longtemps!
Par contre, n'allez pas croire qu'après ces froides sueurs (ha ha!) je devienne
une parano des oiseaux. Corbeaux exceptés, ils me fascinent au
contraire, et d'ailleurs, j'en ai acheté un en plastique avec
cui-cui authentique (oui-oui, même que je l'ai mis sur le rebord de ma
fenêtre !).